Cette livraison de L'Atelier du Centre de Recherches Historiques rassemble les actes d’une journée d’étude internationale qui s’est tenue à Florence (Institut Universitaire Européen), il y a deux ans. Centré sur l’époque moderne, les contributeurs étaient invités à reprendre une question dont Giulia Calvi et Silvia Sebastiani dresse la généalogie dans leur introduction : que signifie prendre le corps comme objet d’enquête historique ? La question était posée, délibérément, au carrefour de différents domaines : histoire des sciences (et notamment médecine et anatomie, mais aussi histoire naturelle), histoire des religions et des pratiques sociales (à travers les questions de la sexualité, des rapports de genre, des représentations), histoire politique. L’ambition n’est pas de proposer un bilan exhaustif sur le corps dans tous ses états, mais bien de témoigner de la richesse d’un objet qui a profondément participé à la reconfiguration des pratiques historiennes dans les trente dernières années. Les textes qui composent le recueil abordent ainsi des objets et des corpus fortement différenciés mais reliés de façon multiple les uns aux autres : histoire médicale et politique de la notion de race ; étude des traités d’anatomie ; représentations de la beauté et de la laideur en littérature ; histoire du vêtement ; mise à l’épreuve du corps dans la justice inquisitoriale ; histoire politique des émotions ; question du corps genré des individus chargés d’incarner la souveraineté.

En savoir plus